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Murs blancs = peuple muet

Christophe GÉNIN (Université Panthéon-Sorbonne Paris 1)

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Nous partirons donc d’une équation anonyme trouvée sur un mur blanc « Murs blancs= peuple muet », ou inversement « peuple affranchi=murs couverts », pour en vérifier la pertinence et la cohérence au regard de l’histoire de l’art comme de l’histoire plus brève du street art, entendu comme un art populaire des marges urbaines aux frontières de la société. Nous nous appuierons sur des artistes reconnus (Basquiat, Pignon-Ernest, Miss.Tic) comme sur des interventionnistes moins connus (Marie Rouffet) ou anonymes. Pour paraphraser Rimbaud, nous pourrons voir ainsi comment la poésie « sera en avant ». Être à la une des murs nous interroge : en avant de quoi, et pour qui ?

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Fabrique et dissémination de poétiques de rue

Vincent LAMBERT (Université Nice Sophia Antipolis)

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Pourquoi l'esthétique de la rue génère de nouveaux espaces publics ? En quoi la stylistique de rue joue de palimpsestes et de généalogies ? Nous répondons à ces problématiques à partir d'analyses basées sur trois    types d'observation participative de la production street-artistique : 1. préparations de fresques, œuvres, lettrages, performances par des collectifs pour trois festivals de rue ; 2. récits de transition d’artistes sur des parcours entre la rue & la galerie ; 3. ethnographie d'un échantillon de street-artistes sur Instagram.

 

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“Laugh now but one day we’ll be in charge”. Street Art poets: From Holzer’s truisms to Banksy

Ulrich BLANCHÉ (Universität Heidelberg ZEGK)

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L’aphorisme, le slogan poétique, le mot d’esprit semblent conçus pour la rue, qui est désormais une plateforme de communication au même titre que les réseaux sociaux tels qu’Instagram ou Facebook. Le street artist opérant dans illégalité n’a guère le temps d’inscrire un long poème tout comme l’utilisateur d’Instagram ne veut pas perdre de temps à une lecture extensive: tous les deux cherchent un lien pertinent et efficace entre un slogan poétique et sa situation dans l’espace urbain. Cette communication portera sur ces slogans poétiques utilisés par les street artistes et apportera des illustrations issues depuis les années 1980 jusqu’à nos jours.

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Ut graffiti poesis. Pour une poétique du tag

Vittorio PARISI (Université Panthéon-Sorbonne Paris 1)

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Voici le défi de cette communication : le tag, cet objet souvent rabaissé au niveau d’acte vandale gratuit et associé à la saleté et à la laideur du paysage urbain postindustriel, représenterait au fond le dernier chapitre d’une histoire de la déconstruction du langage – et notamment de l’alphabet latin – en tant qu’expression du pouvoir des différentes classes dominantes. Mon objectif est ainsi, dans un premier temps, de mettre l’invention du graffiti writing en perspective avec celles de l’écriture gothique et de la calligraphie baroque, ensuite de la rapporter à certaines avant-gardes poétiques du XXe siècle, dont le Futurisme italien et ses parole in libertà.

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Ruines de papier et « recouvrances » extatiques : Ernest Pignon-Ernest et le spectateur devant les murs

Liliane LOUVEL (Université de Poitiers)

 

On essaiera de voir comment le plasticien s'engage dans une démarche poétique en faisant appel aux poètes, et quels poètes! comment les textes aussi ont pu lui donner inspiration. Enfin, c'est le travail du poïétique, de la pratique et du dispositif, qui font du travail d'Ernest Pignon-Ernest une œuvre où un "beau jaune de Naples et un beau rouge bourbon délavé" ont valeur d'appel irrésistible et déclenchent le désir du dessin. C'est aussi le dessin sur les murs qui interpelle le spectateur face aux murs.

 

Ernest Pignon-Ernest : un geste poétique dans le théâtre urbain
Karin WACKERS-ESPINOSA
(Université Paul Valéry, Montpellier III)

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De Rimbaud à Pasolini, en passant par Genet, Neruda, Darwich, Ernest Pignon-Ernest tisse depuis les années Soixante des liens étroits, poétiques et politiques, avec ces poètes, qui n’ont jamais hésité à « jeter leur corps dans la lutte ». Il se nourrit d’abord de leurs écrits, de leurs représentations photographiques. Il dessine les corps, désormais objets sémantiques, au fusain et à la pierre noire. Puis il les colle dans les lieux à l’origine de l’œuvre poétique, fait surgir la figure sur les murs pour la laisser proclamer en silence ce que ceux-ci dissimulent depuis des siècles dans le tumulte de la cité. Cette approche d’ordre esthétique interrogera le geste de l’artiste, son pouvoir de révéler une mémoire collective dans le surgissement de la figure du poète.

 

 

Le street art au lendemain de la révolution tunisienne. La calligrafiti entre picturalité et poésie (EL SEED) 

Mariem LADHARI (Université Panthéon-Sorbonne Paris 1)

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Le street art a connu un grand élan au lendemain des « révolutions », permettant d’établir des messages révolutionnaires loin de la censure médiatique et politique, et ainsi délivrer une créativité artistique jusqu’alors bannie. Parmi ces nombreuses formes d’expression qui ont marqué le paysage urbain dans le monde arabe, on distingue : le « calligraffiti » ou l’art de combiner graffiti et calligraphie arabes. El Seed délivre des messages de paix, de respect et de tolérance, tout en créant un pont entre l’Orient et l’Occident.

Poetry is in the street: mural legacy research and contemporary approaches

Helena ELIAS (Lusofona University)

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Entre 1974 et 1980, des fresques murales participatives se sont développées sous la forme de manifestes politiques ou poétiques, inscrits sur les murs des villes portugaises. Les revues d’art de l’époque ont relayé le phénomène et documenté la diversité des approches, aussi bien sociologiques qu’artistiques. Au fil du temps, certains murs ont gagné une telle visibilité qu’ils sont devenus des espaces de performance pour les futures générations d’artistes. Les murs d’Alcântara et d’Amoreiras en sont un parfait exemple. Partant du sens métaphorique de la proposition « la poésie est dans la rue », cette communication a pour objectif d’observer la capacité des fresques à donner vie à la poésie dans la rue.

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Comité scientifique​

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Edwige Comoy Fusaro (Université Nice Sophia Antipolis)

Hélène Gaillard (Université de Bourgogne)

Christophe Génin (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)

Serge Milan (Université Nice Sophia Antipolis)

Christophe Mileschi (Université Paris Ouest Nanterre La Défense)

Carole Talon-Hugon (Université Nice Sophia Antipolis)

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Organisation

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Edwige Comoy Fusaro (Université Nice Sophia Antipolis)

Hélène Gaillard (Université de Bourgogne)

Christian Gerini (Université de Toulon)

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